Le prêtre nous la montre durant son homélie. C'est une statue ordinaire, pas très grande, je la voit mal d'où je suis, mais elle est là, trônant dans la lumière blafarde du fond de l'abside, elle est presque invisible, cachée derrière les grandes colonnes de l'autel. En fait, à la cathédrale, le maître-autel au centre avec ses colonnes torsadées retient toute l'attention du visiteur.

J'avais bien hâte à ce premier dimanche à la cathédrale, même si j'ai trouvé les chants bien ordinaires, c'était la première de la saison et j'ai rencontré des personnes extraordinaires, avec une expertise sans pareil.
Je voudrais souligner ici la performance de Madame Hélène Dugal, organiste titulaire de la Cathédrale. Une femme simple et tellement aimable. Après le chant de sortie, elle a joué une pièce d'orgue qui m'a littéralement clouée là. Les notes défilaient à toute allure et les tuyaux, derrière moi, vibraient de sons majestueux. Ces envolées musicales m'ont transporté dans un autre dimension et l'émotion était tellement grande que j'en ai versé des larmes.
Lorsque le dernier accord a vibré, je suis revenue sur terre et j'ai vu que plusieurs autres choristes étaient aussi restés pour l'écouter. Nous avons tous applaudi cette merveilleuse prestation de Madame Dugal.

La semaine dernière, en préparant les chants pour la messe de l'hôpital, je me suis pas mal questionnée sur la Vierge Marie (Mariam chez les musulmans). Wikipédia nous informe qu'avant d'être un dogme de l'église catholique, l'Assomption de Marie était une croyance populaire, reposant sur des traditions (histoires racontées). Des textes écrits plusieurs siècles plus tard fournissent des scénarios différents sur les circonstances de son élévation au ciel. Voici quelques données tirées de mes recherches.
C'est Pie XII qui tout récemment a proclamé le dogme de l’Assomption, selon lequel, au terme de sa vie terrestre, Marie a été « enlevée corps et âme » au ciel. Ce dogme décrété le 1er novembre 1950 arrive à la suite d'une série d'événements mystiques dont les apparitions de Lourdes (1858) et de Farima (1917). Les orthodoxes eux, préfèrent employer le terme de Dormition, parce qu'ils pensent que le terme d'Assomption peut faire penser qu'elle a été emmenée au ciel de son vivant comme ce fut le cas pour le prophète Elie. L'immaculée conception de Marie est aussi un dogme de l'Église catholique, décrété le 8 décembre 1854 par Pie IX et est refuté par l'église orthodoxe.
Le protestantisme est resté longtemps muet à propos de Marie. Ce n'est qu'à partir des dogmes de l'Immaculée Conception et de l'Assomption que s'est consolidé l'écart avec le catholicisme, les protestants dénonçant le culte rendu aux saints, et particulièrement le culte marial.
Dans l'inconographie, on voit des représentations de Marie qui datent de l'époque médiévale. De très nombreuses églises et cathédrales lui sont consacrées, sous le vocable de Notre-Dame. Le sanctuaire marial de Notre-Dame du Puy-en-Velay, fut l'un des lieux de pèlerinage les plus importants du Moyen Âge et de la Renaissance.
Le rosaire "Louanges de la Vierge" tire son nom du latin ecclésiastique rosarium qui désigne la guirlande de roses dont les représentations de la Vierge sont couronnées. Il a été instauré au cours du Moyen-Âge par la récitation de cent-cinquante Ave Maria. L'usage d'un « collier de grains » chapelet pour prier est apparemment une invention indienne et remonte à la plus haute Antiquité. Il s'est répandu dans diverses religions : l'hindouisme, le bouddhisme, l'islam ainsi que dans différentes formes de christianisme. Le chapelet catholique tel qu'on le connait aujourd'hui est apparut avec la récitation du rosaire. Il est composé de cinq dizaines d'Ave, entrecoupé d'un Pater et d'un Gloria. Un rosaire correspond à la récitation de trois chapelets.
Laissons là mes réflexions, je reviens à mon ordinaire de la messe de l'hôpital. J'ai eu un élan de sympathie pour tous ces gens qui croient en la Vierge Marie et en son Assomption. Je me suis dit qu'on ne lui donnait pas assez de place dans les temps ordinaires, j'ai donc choisi seulement des chants pour Marie et, comme chant de sortie, j'ai choisi un chant que ma mère me chantait dans mon tout jeune temps, l'Ave Maria de Lourdes. Les choristes le connaissait et l'accompagnement est simple. J'ai trouvé ce chant sur Youtube pour vous le faire entendre. Certains le reconnaîtront.
1 Les saints et les anges, / en choeurs glorieux,
chantent vos louanges, / ô Reine des cieux.
Ave, Ave, Ave Maria! Ave, Ave, Ave Maria!
2 Devant votre image, / Voyez vos enfants.
Agréez l'hommage / De leurs plus beaux chants.
Ave, Ave, Ave Maria! Ave, Ave, Ave Maria!
3 Soyez le refuge / Des pauvres pécheurs,
Ô Mère du Juge / Qui connaît nos cœurs.
Ave, Ave, Ave Maria! Ave, Ave, Ave Maria!
4 Ô puissante Reine, / Dans la Chrétienté
Remplacez la haine / Par la charité.
Ave, Ave, Ave Maria! Ave, Ave, Ave Maria!
5 Avec vous, ô Mère, / Nous voulons prier
Pour sauver nos frères, / Les sanctifier.
Ave, Ave, Ave Maria! Ave, Ave, Ave Maria!
6 À l'heure dernière, / Fermez-nous les yeux.
À votre prière / S'ouvriront les cieux.
Ave, Ave, Ave Maria! Ave, Ave, Ave Maria!
D'habitude, on chante deux ou trois couplets du chant de sortie et les bénéficiaires quittent assez vite, alors on le termine. Cette fois-ci nous avons du chanté tous les couplets car personne ne voulait quitter la nostalgie de ce chant malgré la chaleur étouffante de la salle. J'ai vu des étoiles dans les yeux des bénéficiaires, des sourires dans des visages d'habitude fermés.
Je me souviendrai longtemps de cette célébration et je voulais partager ces beaux moments de ma dernière fin de semaine.
Bises et paix dans nos cœurs.
P.S. Que je retrouve ma routine et je vous reviens très bientôt.